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Le lavoir communal

LE GRAND LAVOIR DU PALLON
(François Céreser; sources : archives communales)


Il y a bien des années que les lavandières l'ont déserté et qu'il ne résonne plus du bruit des battoirs à linge. Aujourd'hui, on peut y rencontrer des jardiniers venus y puiser de l'eau ou des marcheurs de passage qui s'y désaltèrent, mais il est surtout devenu le terrain de jeu des enfants du quartier et le lieu de rencontre des ados.
Au début du 19è siècle, on l'appelait indifféremment le lavoir ou la fontaine du hameau de Pallon(1). Une fontaine qui devait être en bien mauvais état car dans une délibération du 1er aout 1835, le conseil municipal décide de "... rétablir la fontaine publique dont la toiture est dans un état complet de dégradation... considérant qu'il est urgent de faire des réparations le plus promptement possible pour ne pas priver les habitants de l'avantage de laver et de puiser de l'eau dans cette fontaine."
En 1842, le conseil "...ayant examiné le lavoir, le seul et unique qui existe dans la commune, et ayant reconnu qu'il peut suffire aux besoins des habitants, a unaniment reconnu qu'il fallait nécessairement lui donner une plus grande étendue, y faire des élargissements..."
Le 8 novembre de la même année, le maire signe, avec Francois ETIENNE, un compromis pour l'acquisition d'une vigne d'un are et demi située derrière la fontaine, au lieu dit "Murchamp". "Laquelle vigne sera acquise moyennant deux cent francs en réservant au vendeur le droit d'enlever les plants, les échalas et la terre végétale de la moitié de la vigne du côté du levant."

Le 22 juillet 1843, une somme de 5.800 francs est votée pour "restaurer les édifices publics et construire un lavoir, selon un projet rédigé par Mr Arnould, architecte de la ville de Toul."

En juillet 1844, curieusement, une délibération évoque le lavoir "... nouvellement construit et non encore achevé". Ce n'est pourtant qu'en 1851 qu'un projet chiffré est présenté au conseil municipal. Celui de l'architecte Arnould a-t-il été entrepris puis abandonné? Rien ne permet de l'affirmer. Il doit s'agir, plus vraisemblablement, des travaux destinés à augmenter le débit d'eau.

Le 26 février 1845, le conseil délibère sur le métré des travaux exécutés par Mrs Lallement et Tassin, entrepreneurs associés. Il fait observer au Préfet que "...si des travaux supplémentaires ont été entrepris sans autorisation, c'est parce que la recherche des eaux de la fontaine a couté beaucoup plus de travaux, puis on a jugé nécessaire de construire un réceptacle voûté assez considérable..."

Le manque d'eau semble être un problème récurent, car le 10 novembre 1849, le conseil délibère à nouveau : "Considérant que le lavoir ne fournit pas la quantité d'eau nécessaire à la consommation et au besoin des habitants du hameau de Pas-Long(2), le conseil est d'avis, pour améliorer cette fontaine, de baisser le conduit qui amène les eaux, de 50 centimètres.

En 1850, le volume d'eau arrivant au lavoir est toujours insudffisant et de nouvelles dépenses vont s'avérer nécessaires. On dresse un état estimatif de travaux "... à faire pour rechercher et amener les eaux à la fontaine et lavoir de Palon."


Terrassement
  1. Tranchée pour découvrir l'acqueduc d'amenée au bassin, ainsi que le barrage depuis le lavoir à la vigne. Fouille sur le bassin
  2. Tranchée pour obtenir un prompt écoulement
Soit 19.72 m3 de débalis qui serviront à remblayer sur place: 8.67 F

Nous supposons ici que le conseil municipal décide qu'il faut baisser la conduite ainsi que les basins, pour ne rien déranger dans la propriété de Mr Valentin. Les travaux, ainsi que diverse réparations à faire pour rétablir convenablement les choses, sont estimés par approximation à 500F.

Soit un total de 508.67 F.


Le 22 septembre 1851, le maire "...donne lecture au conseil du devis descriptif des travaux à faire pour construire un lavoir public et prolonger le cours souterrain alimentant le grand lavoir dans la commune d'Arnaville s'élevant à la somme de 386 francs 95 centimes ainsi que le comporte le devis estimatif de Mr Bonne... Le conseil adopte ce devis et émet le voeu que les travaux soient mis en adjudication et excécutés sous la surveillance de Mr Bonne, architecte à Pont à Mousson."

PLANS DU LAVOIR : Avant et après modification




Comme on peut le constater sur les plans, le nouveau lavoir se trouvera orienté presque perpendiculairement à l'ancienne fontaine. Compte tenu de la disposition des lieux, seule cette orientation permet d'accroître sensiblement sa longueur tout en lui conférant une bonne exposition au sud.

Le chantier est proptement mené car moins d'un an plus tard, l'architecte présente un mémoire de 66 francs d'honoraires sur les travaux exécutés au lavoir et à deux puits.Economes des deniers communaux, les conseillers dans leur délibération du 13 juin 1852, l'estiment excessif car il représente des frais de voyage de Pont à Mousson à Arnaville se montant à 36 francs, "... somme beaucoup trop élevée en raison de la distance."; ils proposent de le ramener à 54 francs.

C'est Dominique Gentel, entrepreneur en bâtiment demaurant à Arnaville qui construit le nouveau lavoir et, le 21 avril 1852, il rédige son mémoire qui s'élève à 386 francs 96 centimes. Il a travaillé dans les règles de l'art car le 20 juin, le conseil "... considérant que les travaux ont été bien et dûment exécutés et que les matériaux qui ont été employés sont de bonne qualité..." vote la somme qui lui est due.

Il reste encore quelques dépenses à faire, car le 8 août de la même année, on vote une somme de 23 francs pour solder un mémoire de Mr Camen, maçon à Arnaville "... pour excavations, faites près de la fontaine communale, pour reconnaitre les fuites qui s'échapaient du réceptacle..." Force de l'habitude, on continue, à cette époque, à utiliser les deux termes : lavoir et fontaine. 

Pendant plus d'un siècle, le lavoir aura rendu grand service à toute la population, mais surtout aux femmes du village qui viennent y faire la lessive et l'animent de leurs bavardages incessants,
et puis, le progrès apporte la machine à laver et le lavoir perd petit à petit de son utilité, jusqu'à être complétement délaissé.

En 1984, une poutre cède, sans doute "minée" par une gouttière invisible,entrainant avec elle la toiture. Un des pilliers est projeté au sol mais reste intact et sera réutilisé lors de la reconstruction. Les anciennes tuiles "canal" sont remplacées par des tuiles mécaniques ôtant à la toiture un peu de son caractère tout en y gagnant en efficacité.

Si son utilisation s'est réduite à peu de chose, le lavoir reste toutefois un des éléments importants du patrimoine du village auquel sont attachés la plupart des habitants.

Le lavoir qui a traversé les aléas du temps est aujourd'hui presque tel qu'il a été construit il y a 150 ans.


Notes :
(1) jusqu'au milieu du 19ème siècle, le quartier de Pallon est effectivement un hameau séparé du village.

(2) curieuse orthographe qui donne à penser que le rédacteur de cette délibération ignore l'origine de nom Pallon (ou Palon)


 
Informations pratiques
Adresse
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Téléphone
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Horaires d'ouverture
Le Mardi : de 9h30 à 12h00 
Le Jeudi : de 16h00 à 18h00
Le Vendredi : de 14h00 à 16h00
 
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